jean de la bruyere

Né à Paris le 17 août 1645, mort à Versailles le 11 mai 1696, Jean de La Bruyère, issu d’une famille de la petite bourgeoisie est le fils de Louis de La Bruyère, contrôleur général des rentes de l’Hôtel de Ville et d’Elisabeth Hamonyn. Il est aussi l’aîné de huit enfants. Jean de la Bruyère fréquente le collège des Oratoriens, puis fait des études de droit à Orléans.

La Bruyère obtient une licence de droit et devient avocat au Parlement de Paris. Il ne plaide pas beaucoup mais, il observe ce milieu des gens de justice cupides et partiaux qui heurtent son sens de l’honnêteté. A la mort d’un oncle financier, il hérite d’une partie de sa fortune et acquiert une charge de trésorier des Finances de la généralité [1] de Caen en 1673.

Sa charge l’occupant assez peu, il continue à vivre à Paris, où il mène une existence de sage et se cultive pour son plaisir. Un brusque changement de destinée va réveiller ses dons de perspicacité et d’ironie : le 15 août 1684, grâce à Bossuet, la Bruyère devient précepteur du duc de Bourbon, petit-fils du Grand Condé.

Il vit au milieu des altesses, tantôt à Paris, à l ’hôtel des Condé, tantôt à Chantilly, au château de Montmorency. Un vaste champ d’observation s’ouvre à son regard. Condé est violent et autoritaire ; son fils, le duc d’Enghien, fait régner la terreur autour de lui. Quand à l’élève de La Bruyère, il est odieux. Lorsque le Grand Condé meurt à la fin de 1686, La Bruyère finit son préceptorat mais demeure attaché aux Condé en qualité de secrétaire.

La Bruyère continue à prendre des notes sur cette société qu’il observe et prépare dans le silence un livre qui, tout en le soulageant de ses rancoeurs, traduit son expérience des hommes. « Les Caractères » paraissent en 1688 ; l’engouement du public pour le livre est immédiat et il sera réédité neuf fois du vivant de l’auteur. Ce succès brillant permet à La Bruyère de briguer un fauteuil à l’Académie française et d’y être élu le 16 mai 1693 après deux échecs successifs.

Dans son discours de réception à l’Académie française, celui-ci loue les « Anciens », tels que La Fontaine, Boileau et Racine, et soulève une polémique venimeuse. Il est sur le devant de la scène parisienne ; allié aux dévots et à Bossuet, il critique la doctrine quiétiste [2].

Les dernières années de la vie de La Bruyère sont consacrées à la préparation des « Dialogues sur le Quiétisme », qu’il laisse inachevée et une nouvelle édition des Caractères lorsqu’il meurt, frappé d’apoplexie, le 11 mai 1696 à Versailles. Il est inhumé 12 mai à Versailles dans la vieille église Saint-Julien, qui a été démolie en 1797.